Le Vietnam possède une histoire longue et captivante. Habité depuis la préhistoire, ce territoire en forme de S a vu naître et s’épanouir des civilisations anciennes qui ont façonné son identité. Au fil des siècles, entre périodes de prospérité et épreuves de résistance, les peuples vietnamiens ont bâti de puissants royaumes et empires, laissant une empreinte durable dans la mémoire du pays.
Partons à la découverte de l’histoire fascinante du Vietnam, à travers les grandes étapes qui ont forgé son âme et son destin.

1. Préhistoire
1.1. L’Âge de pierre – Les premières traces de vie au Vietnam
Depuis le Paléolithique, il y a plusieurs centaines de milliers d’années, le territoire du Vietnam est habité. Les archéologues ont mis au jour des vestiges humains dans des grottes et formations rocheuses telles que Tham Hoi et Tham Khuyên à Lạng Sơn, ou encore sur le mont Đọ à Thanh Hóa. Ces hommes préhistoriques vivaient essentiellement de chasse et de cueillette, en harmonie avec une nature encore intacte.
Au Néolithique, entre 15 000 et 18 000 ans avant notre ère, les communautés vietnamiennes amorcent un tournant décisif : elles se sédentarisent, apprennent à cultiver le riz dans les zones humides et maîtrisent la taille de la pierre pour fabriquer outils et armes.
Ces premières formes d’organisation et de maîtrise agricole constituent le berceau de la civilisation du riz humide, qui deviendra la base culturelle, économique et spirituelle du Vietnam tout au long de son histoire.
1.2. L’Âge du bronze – Les premiers artisans du métal
Aux alentours de 4000 à 3500 avant J.-C., naît la culture de Phùng Nguyên, considérée comme le point de départ de l’Âge du bronze au Vietnam. Cette période marque une étape majeure dans le développement des sociétés anciennes vietnamiennes.
Les habitants apprennent alors à exploiter les gisements de cuivre naturels et à fondre le bronze pour fabriquer des outils, armes et objets du quotidien. Ces premiers artefacts, encore rudimentaires, témoignent déjà d’une maîtrise technique remarquable et d’un esprit d’ingéniosité propre aux peuples de la région.
Cette évolution ne se limite pas à l’artisanat : elle transforme la vie sociale et économique, jetant les bases d’une civilisation agricole organiséE, où la production du riz et le travail du métal coexistent en parfaite complémentarité.
1.3. L’Âge du Bronze
Vers 3000 avant J.-C., apparaît la culture de Đồng Đậu, une étape majeure dans l’évolution de la métallurgie vietnamienne.
Les anciens Vietnamiens savent désormais fondre des objets en bronze plus élaborés et esthétiques, témoignant d’un savoir-faire raffiné. Ils maîtrisent également les techniques de polissage et de gravure de motifs décoratifs, souvent inspirés de la nature ou de la vie quotidienne.
Les objets en bronze de Đồng Đậu, à la fois utilitaires et artistiques, possèdent une valeur historique et culturelle considérable, illustrant le génie créatif et la sensibilité esthétique du peuple vietnamien dès les origines de sa civilisation.
1.4. L’Âge du Fer
Vers 1200 avant J.-C., naît la culture de Đông Sơn, dans les deltas des fleuves Ma et Rouge, marquant l’âge d’or de la métallurgie vietnamienne.
Cette civilisation se distingue par ses tambours de bronze finement ciselés, ornés de motifs symboliques et de scènes de la vie quotidienne, devenus de véritables emblèmes de la culture vietnamienne ancienne.
Les fouilles archéologiques ont également mis au jour de nombreuses armes, outils et parures en bronze, révélant un haut degré de maîtrise technique et artistique.
La culture de Đông Sơn témoigne ainsi d’une société avancée, organisée et profondément attachée à la nature et au rythme de la vie communautaire — une source de fierté et d’identité pour le peuple vietnamien d’aujourd’hui.
2. Période antique

2.1. Hồng Bàng et Văn Lang
Selon la légende, vers 2879 avant J.-C., serait né le royaume de Xích Quỷ, considéré comme le tout premier État proto-vietnamien, situé au sud du fleuve Yangtsé. Bien que son existence n’ait pas encore été confirmée par des preuves archéologiques, ce récit marque les origines mythiques du peuple vietnamien.
Vers le VIIᵉ siècle avant J.-C., apparaît le royaume de Văn Lang, fondé par les rois Hùng (Hùng Vương), descendants du légendaire Lạc Long Quân et Âu Cơ, ancêtres du peuple vietnamien.
Ce royaume s’étendait sur les plaines centrales et les deltas du Nord du Vietnam, où la riziculture inondée constituait la base de l’économie et du mode de vie.
L’État de Văn Lang possédait déjà une organisation administrative hiérarchisée, divisée en provinces et villages, marquant ainsi la première forme d’un gouvernement structuré au Vietnam.
Cette époque fondatrice symbolise la naissance de la civilisation vietnamienne, profondément ancrée dans la terre, l’eau et le culte des ancêtres.
2.2. La dynastie Thục – Le royaume d’Âu Lạc
Au IIIᵉ siècle avant J.-C., Thục Phán, chef du peuple Âu Việt, vainquit le dernier roi Hùng du royaume de Văn Lang. Il unifia alors les tribus Lạc Việt et Âu Việt, donnant naissance à un nouvel État : Âu Lạc.
Thục Phán prit le titre de roi An Dương Vương et établit sa capitale à Cổ Loa, située dans la région de l’actuelle Hanoï. Cette cité fortifiée, aux ramparts en spirale uniques, demeure l’un des plus anciens vestiges architecturaux du Vietnam ancien.
Le royaume d’Âu Lạc représente une étape essentielle dans l’histoire vietnamienne : celle de l’unification politique et culturelle des peuples du Nord, marquant la transition d’une société tribale vers un État organisé et centralisé. C’est également à cette époque que se forgent les valeurs de résistance, d’ingéniosité et d’indépendance qui façonneront durablement l’identité du peuple vietnamien.
3. La période de domination chinoise (180 av. J.-C. – 938)

3.1. La dynastie Triệu (180 av. J.-C. – 111 av. J.-C.)
Après la mort du premier empereur Qin Shi Huang en 210 av. J.-C., la Chine entra dans une période d’instabilité. Profitant du déclin de la dynastie Qin, Triệu Đà (Zhao Tuo), un ancien général chinois établi dans le Sud, étendit progressivement son territoire vers les régions méridionales.
En 179 av. J.-C., il conquit le royaume d’Âu Lạc, fondé par An Dương Vương, et créa le royaume du Nam Việt (Nanyue), un État indépendant mais fortement sinisé, dont la capitale se situait à Phiên Ngung (actuelle Guangzhou, en Chine).
La dynastie Triệu régna pendant près de soixante-huit ans, de 179 à 111 av. J.-C., marquant une période de transition culturelle et politique entre les civilisations viet et chinoise. Bien que d’origine chinoise, Triệu Đà sut maintenir une certaine autonomie régionale, consolidant son pouvoir grâce à une politique d’intégration des populations locales, mêlant ainsi influences sino-vietnamiennes dans l’administration et la culture.
3.2. La première période de domination chinoise (111 av. J.-C. – 40 apr. J.-C.)
En 111 avant J.-C., après avoir unifié la Chine, l’empereur Han Wu (Hán Vũ Đế) envoya ses troupes conquérir le Nam Việt, annexant le territoire au sein de l’Empire Han.
Dès lors, une politique d’assimilation forcée fut instaurée : l’administration, la langue, les coutumes et les rites chinois furent imposés au peuple vietnamien.
Commence alors près d’un millénaire de domination chinoise, durant lequel les Vietnamiens vécurent sous un joug colonial rigoureux, mais sans jamais renoncer à leur identité et à leur volonté d’indépendance.
3.3. Les sœurs Trưng (40 – 43)
En 40 apr. J.-C., les sœurs Trưng Trắc et Trưng Nhị, originaires du district de Giao Chỉ (actuel Nord du Vietnam), menèrent une insurrection historique contre la domination chinoise.
À la tête de dizaines de milliers de partisans, elles libérèrent le pays et proclamèrent l’indépendance.
Trưng Trắc fut couronnée reine Trưng, devenant ainsi la première femme souveraine de l’histoire vietnamienne.
Mais en 43, l’empereur Han envoya le général Ma Viên (Ma Yuan) réprimer la révolte.
Faute d’une armée suffisamment organisée, la résistance fut écrasée.
Les sœurs Trưng, plutôt que de se rendre, se suicidèrent dans la rivière Hát, incarnant pour toujours le courage, la fierté et la dignité du peuple vietnamien.
3.4. La seconde domination chinoise (43 – 544)
Après la chute du royaume des sœurs Trưng, le Vietnam retomba sous le contrôle direct des seigneurs chinois, successivement des dynasties Wu orientaux, Jin, Liu Song, Qi du Sud et Liang.
Malgré une répression féroce, l’esprit de résistance ne s’éteignit jamais.
Des soulèvements sporadiques éclatèrent dans tout le pays, annonçant le réveil d’une volonté d’indépendance nationale qui ne faiblirait plus
3.5. Début de la dynastie Lý (544 – 602)
En 544, le chef vietnamien Lý Bí leva une armée pour repousser l’occupation chinoise et fonda le royaume indépendant de Vạn Xuân.
Il prit le titre de Lý Nam Đế (Empereur Lý du Sud) et fit de Vạn Xuân le symbole d’une renaissance nationale.
Battus en 545, les Vietnamiens se replièrent sous la direction de Triệu Quang Phục, qui poursuivit la résistance.
En 550, celui-ci reprit le contrôle du territoire et se proclama Triệu Việt Vương.
Après une période de rivalités internes, Lý Phật Tử, neveu de Lý Nam Đế, s’empara du trône en 571.
Le royaume de Vạn Xuân resta indépendant jusqu’en 602, année où les Sui lancèrent une invasion majeure qui marqua la fin de cette première indépendance nationale.
3.6. Troisième période de domination chinoise (602 – 905)
En 602, la dynastie Sui conquit le royaume de Vạn Xuân, inaugurant la troisième période de domination chinoise.
Cette occupation se poursuivit sous la dynastie Tang, qui administra le territoire vietnamien pendant près de trois siècles.
Malgré une présence militaire et administrative étouffante, le peuple vietnamien ne cessa de se soulever :
les révoltes de Lý Tự Tiên, Đinh Kiến, Mai Hắc Đế, Phùng Hưng ou encore Dương Thanh, entre le VIIᵉ et le IXᵉ siècle, témoignent d’une résistance continue et farouche.
Chaque insurrection, même réprimée, renforçait le sentiment d’unité et d’identité nationale.
3.7. Période d’autonomie (905 – 939) – La dynastie Khúc
À la fin du IXᵉ siècle, la dynastie Tang, affaiblie par les guerres et les révoltes internes en Chine, perdit son emprise sur le Vietnam.
En 905, Khúc Thừa Dụ, chef local respecté, prit le contrôle de Đại La (actuelle Hanoï) et rétablit l’autonomie du pays après près de mille ans de domination étrangère.
Son fils Khúc Hạo réforma l’administration, instaura un système fiscal équitable et consolida les bases d’un État vietnamien indépendant, prélude à la victoire décisive de Ngô Quyền à la bataille de Bạch Đằng en 939, qui marquera la naissance définitive du Vietnam indépendant.
4. Période monarchique (939 – 1945)

4.1. Période d’indépendance (939 – 1407)
Après la victoire éclatante de Ngô Quyền sur la flotte des Han du Sud à la bataille de Bạch Đằng en 938, le Vietnam recouvra son indépendance après près d’un millénaire de domination chinoise. Ngô Quyền fut proclamé roi et fonda la dynastie Ngô en 939, marquant la naissance du premier État féodal vietnamien indépendant. Cet événement est considéré comme une étape fondatrice de la nation vietnamienne souveraine.
Les dynasties indépendantes vietnamiennes (939 – 1407)
Dynastie Đinh (968 – 980)
Après avoir pacifié le pays et unifié les seigneurs locaux, Đinh Bộ Lĩnh mit fin à la période anarchique dite des Douze seigneurs de guerre. Il prit le titre de Đinh Tiên Hoàng, renomma le pays Đại Cồ Việt, et fit de Hoa Lư (province actuelle de Ninh Bình) la capitale du royaume.
La dynastie Đinh ne dura que douze ans, mais elle jeta les fondations politiques et administratives du Vietnam indépendant.
Début de la dynastie des Lê antérieurs (980 – 1009)
Après l’assassinat de Đinh Tiên Hoàng et de son fils Đinh Liễn, le trône revint à un enfant de six ans, Đinh Toàn, trop jeune pour régner.
Le général Lê Hoàn, fort du soutien de la cour et du peuple, fut proclamé roi sous le nom de Lê Đại Hành, inaugurant la dynastie des Lê antérieurs.
Sous son règne, le pays repoussa victorieusement les invasions de la dynastie Song venue du Nord, consolidant ainsi la souveraineté du Đại Cồ Việt.
Dynastie Lý (1009 – 1225)
En 1009, le général Lý Công Uẩn prit le pouvoir et monta sur le trône sous le nom de Lý Thái Tổ, fondant la dynastie Lý.
Il transféra la capitale de Hoa Lư à Thăng Long (l’actuelle Hanoï), symbole d’un État stable et prospère.
Durant plus de deux siècles, les souverains Lý consolidèrent l’administration, développèrent la culture bouddhique et instaurèrent la paix intérieure.
C’est aussi à cette époque que s’affirma l’identité nationale vietnamienne, avec un État structuré, une armée forte et un essor agricole et artistique remarquable.
Dynastie Trần (1225 – 1400)
En 1225, la dernière souveraine Lý, Lý Chiêu Hoàng, abdiqua en faveur de son époux Trần Cảnh, devenu Trần Thái Tông, fondateur de la dynastie Trần.
Sous les Trần, le Đại Việt connut une période d’apogée politique, militaire et culturelle.
Entre 1258 et 1288, le pays repoussa à trois reprises les invasions mongoles menées par l’Empire Yuan, l’une des plus puissantes armées de l’histoire mondiale.
Cette dynastie incarne l’âge d’or du patriotisme vietnamien, avec des figures héroïques comme Trần Hưng Đạo, stratège de génie et symbole de la résistance nationale.
Dynastie Hồ (1400 – 1407)
En 1400, le haut dignitaire Hồ Quý Ly renversa le dernier empereur Trần et fonda la dynastie Hồ, rebaptisant le pays Đại Ngu.
Réformateur audacieux, il introduisit de nombreuses mesures économiques et administratives novatrices.
Cependant, son règne fut de courte durée : en 1407, la dynastie Ming de Chine envahit le Vietnam, ouvrant la voie à une nouvelle période d’occupation étrangère.
4.2. La quatrième période de domination du Nord (1407 – 1427)
En 1407, sous le prétexte de restaurer la dynastie Trần et de châtier la dynastie Hồ, la dynastie Ming de Chine envahit le Đại Ngu.
L’armée chinoise, nombreuse et bien équipée, renversa rapidement la dynastie Hồ, marquant le début de la quatrième période de domination du Nord, qui dura vingt années sombres.
Durant cette période, le peuple vietnamien subit une oppression politique, économique et culturelle féroce. Les Ming mirent en place une politique d’assimilation visant à détruire les valeurs nationales vietnamiennes :
les livres et archives furent brûlés, les artisans et lettrés déportés, et la langue chinoise imposée dans l’administration.
Malgré cela, la résistance ne cessa jamais — des soulèvements éclatèrent dans tout le pays, préparant le terrain pour la grande insurrection de Lê Lợi.
4.3. La période Trung Hưng – La dynastie des Lê postérieurs (1427 – 1527)
En 1418, dans la province de Thanh Hóa, Lê Lợi leva l’étendard de la révolte à Lam Sơn contre les troupes Ming.
Après dix années de lutte acharnée, il parvint à libérer entièrement le Đại Việt. En 1428, les Ming se retirèrent, marquant la restauration de l’indépendance nationale.
Lê Lợi monta sur le trône sous le nom de Lê Thái Tổ, fondant la dynastie des Lê postérieurs et inaugurant la période Trung Hưng (“Restauration”).
Sous les premiers souverains Lê, le pays connut un âge d’or de prospérité et de stabilité.
Le système administratif fut réformé, la culture et l’éducation confucéenne furent valorisées, et les arts se développèrent.
Cette période vit aussi la codification du droit vietnamien avec le Code des Lê (Quốc triều hình luật), un texte juridique avancé pour son époque.
Les succès militaires et diplomatiques consolidèrent durablement l’indépendance du Đại Việt face à la Chine.
4.4. La période de division (1527 – 1802)
En 1527, le général Mạc Đăng Dung s’empara du trône, mettant fin au règne des Lê postérieurs et fondant la dynastie Mạc.
Cependant, quelques années plus tard, la dynastie des Lê restaurés fut rétablie à Thanh Hóa grâce à l’alliance de Nguyễn Kim et de son gendre Trịnh Kiểm.
Le pays entra alors dans une longue période de guerres civiles et de fragmentation politique.
En 1592, les Trịnh prirent définitivement le contrôle du Nord, instaurant un régime dans lequel le roi Lê restait une figure symbolique, tandis que le véritable pouvoir appartenait aux seigneurs Trịnh.
Simultanément, au Sud, Nguyễn Hoàng, autre général influent, établit son propre gouvernement, marquant la naissance de deux entités distinctes :
- Đàng Ngoài (le Nord), gouverné par les Trịnh ;
- Đàng Trong (le Sud), gouverné par les Nguyễn.
Ces deux seigneuries, bien qu’appartenant au même royaume, s’opposèrent pendant plus de deux siècles à travers des guerres périodiques.
Malgré les conflits, cette époque fut également une période d’ouverture commerciale sans précédent : le Đại Việt entretint des échanges florissants avec la Chine, le Japon et les puissances européennes (Portugal, Hollande, France).
Les ports de Hội An et de Phố Hiến devinrent alors des centres d’échanges internationaux renommés.
Au milieu du XVIIIᵉ siècle, le pays, affaibli par les inégalités sociales et la corruption, connut une grave crise politique et économique.
C’est dans ce contexte que naquit le mouvement Tây Sơn, mené par les trois frères Nguyễn Nhạc, Nguyễn Lữ et Nguyễn Huệ.
Ce soulèvement populaire balaya les deux seigneuries Trịnh et Nguyễn, réunifia le pays et proclama la fin des divisions féodales.
Mais après la mort de l’empereur Quang Trung (Nguyễn Huệ), les luttes internes fragilisèrent le régime Tây Sơn, ouvrant la voie à la montée en puissance de la dynastie Nguyễn.
4.5. Période d’unification (1802 – 1858)
En 1802, avec le soutien des Français, Nguyen Phuc Anh, descendant des seigneurs Nguyễn, vainquit les Tây Sơn.
Il monta sur le trône sous le nom de Gia Long, devenant ainsi le premier empereur de la dynastie Nguyễn.
Il changea le nom du pays de Đại Việt en Việt Nam et établit sa capitale à Huế, marquant le début d’une nouvelle ère d’unification nationale.
Gia Long, puis son successeur Minh Mạng, entreprirent de consolider le pays en s’inspirant du modèle administratif et politique de la Chine des Qing.
Cependant, à partir des années 1830, certains lettrés vietnamiens commencèrent à percevoir le retard du Vietnam face à l’Occident et plaidèrent pour une ouverture vers les techniques, l’industrie et le commerce étrangers.
Malgré ces propositions éclairées, les empereurs suivants demeurèrent attachés à une économie agricole traditionnelle et maintinrent une politique de fermeture vis-à-vis du monde extérieur.
Par ailleurs, les souverains Nguyễn se montrèrent méfiants envers la montée du catholicisme, perçu comme une menace à l’ordre social et à la cohésion nationale.
Ainsi, ils interdirent la propagation de la religion, persécutèrent les fidèles et détruisirent plusieurs villages catholiques, ce qui contribua à accroître les tensions internes et attisa les ambitions coloniales européennes.
5. Période moderne (1858 – aujourd’hui)

5.1. La période coloniale française (1858 – 1945)
En 1858, la marine française lança son invasion du Vietnam en attaquant successivement Da Nang puis Saïgon. Rapidement, la France occupa l’Est et l’Ouest du pays, formant le territoire colonial de la Cochinchine.
Entre 1873 et 1886, elle étendit sa domination vers le Nord du Vietnam. Bien que les rois de la dynastie Nguyễn aient conservé une autorité symbolique jusqu’à Bảo Đại, le véritable pouvoir appartenait au gouverneur général français d’Indochine, qui supervisait toutes les décisions importantes.
La France acheva ainsi la conquête de l’ensemble du territoire vietnamien et établit un régime colonial en Indochine. Un appareil administratif complet fut mis en place, du niveau central aux échelons locaux, divisant le Vietnam en trois entités :
- La Cochinchine, colonie sous administration directe,
- L’Annam, protectorat central,
- Le Tonkin, protectorat du Nord.
Sous la colonisation, la France introduisit des réformes dans l’éducation, l’infrastructure et les transports, tout en imposant son système économique et culturel. L’usage du quốc ngữ (écriture romanisée du vietnamien) se généralisa, remplaçant progressivement les caractères chinois.
Au début du XXᵉ siècle, les mouvements nationalistes et réformateurs se multiplièrent, tels que le mouvement Duy Tân et le mouvement Đông Du, prônant le renouveau intellectuel, la démocratie et les droits du peuple. Ces initiatives furent sévèrement réprimées par les autorités coloniales.
Dans les années 1920-1930, naquirent le Parti nationaliste vietnamien (1920) et le Parti communiste indochinois (1930), qui devinrent les principaux foyers de résistance face à la domination française.
5.2. La période républicaine (1945 – aujourd’hui)
La déclaration d’indépendance (1945)
En août 1945, le Việt Minh, dirigé par Hồ Chí Minh, mena la Révolution d’Août et prit le pouvoir dans la majeure partie du pays.
Le 2 septembre 1945, Hồ Chí Minh proclama solennellement à Hanoï la naissance de la République démocratique du Vietnam, État indépendant et unifié du Nord au Sud.
Des élections nationales furent organisées en 1946, et la Constitution fut adoptée avec pour emblème le drapeau rouge à étoile jaune, symbole de l’unité nationale.
La résistance contre la France (1946 – 1954)
Dès 1947, la France reprit le contrôle des grandes villes, mais la République démocratique du Vietnam engagea une guerre de résistance populaire, fondée sur la guérilla et la stratégie du peuple en armes.
En 1949, pour contrer le gouvernement de Hồ Chí Minh, la France créa un État du Vietnam dirigé par Bảo Đại, sous tutelle française.
En 1950, la Chine et l’Union soviétique reconnurent la République démocratique du Vietnam et lui fournirent un soutien militaire, tandis que les États-Unis épaulèrent la France.
La défaite de Điện Biên Phủ en 1954 marqua la fin de la présence coloniale française au Vietnam.
Les Accords de Genève (1954) divisèrent temporairement le pays en deux zones :
- Le Nord, dirigé par Hồ Chí Minh,
- Le Sud, gouverné par Bảo Đại.
Les élections prévues pour réunifier le pays n’eurent cependant jamais lieu, en raison de l’ingérence américaine.
La guerre du Vietnam (1955 – 1975)
Après 1955, avec le soutien américain, Ngô Đình Diệm prit le pouvoir au Sud, proclamant la République du Vietnam.
Son régime autoritaire et sa répression religieuse provoquèrent des soulèvements populaires. En 1959, le Front national de libération du Sud-Vietnam fut créé pour réclamer la réunification du pays.
En 1965, les États-Unis intervinrent militairement, plongeant le Vietnam dans une guerre d’une ampleur tragique.
Malgré la supériorité militaire américaine, la stratégie du Nord finit par triompher.
Les Accords de Paris (1973) consacrèrent le retrait américain, mais la guerre continua jusqu’au 30 avril 1975, date à laquelle Saïgon fut libérée.
Ce jour historique marqua la fin de la guerre du Vietnam et la réunification du pays.
Les premières années de l’unification (1976 – 1986)
En 1976, le pays unifié prit officiellement le nom de République socialiste du Vietnam.
Cependant, les dix premières années furent marquées par de graves difficultés économiques, des conflits frontaliers avec la Chine et le Cambodge, ainsi qu’une crise sociale profonde.
En 1978, le Vietnam intervint militairement au Cambodge, mettant fin au régime des Khmer rouges, mais subissant en représailles l’offensive chinoise de 1979.
Les tensions, les sanctions économiques internationales et l’isolement diplomatique aggravèrent la crise.
Dans les années 1980, de nombreux Viêt Kiều et Hoa Kiều quittèrent le pays, témoignant de cette période tourmentée.
Malgré tout, la résilience du peuple vietnamien permit au pays de se relever progressivement, ouvrant la voie à une nouvelle ère de réformes.
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